Jerome Poulalier

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Avant même de penser à l’architecture, c’est la question de demeurer qui se pose. Comment habiter dans des zones insalubres, inhospitalières ? Comment habiter en toute liberté avec les moyens du bord ? Peut-on habiter autrement ? Ces questions apparaissent en temps de crise plus que jamais.

Architectures de nomades, de voyageurs, d’exilés, d’infortunés, de conquérants et de contestataires : « Habiter le campement » interroge le rapport entre la notion d’habitat, qui implique une pérennité, et celle du campement, qui suppose un état provisoire. Cela dans le but de montrer que des contextes politiques, économiques et environnementaux ont conduit des milliers de personnes à s’établir et à s’organiser de manière durable dans des campements, pour « habiter» les camps et « faire ville ». La commissaire et le comité scientifique ont ainsi déterminé un corpus composé de six typologies de campements mis en place ou non selon le libre-arbitre de ses habitants, et pour chaque catégorie 45 cas contemporains illustrés par des reportages photographiques.


Série réalisée à Grugliasco, en périphérie de Turin, Italie.


La commissaire et le comité scientifique ont ainsi déterminé un corpus composé de six typologies de campements – nomades, voyageurs, infortunés, réfugiés, conquérants et contestataires – mis en place ou non selon le libre-arbitre de ses habitants, et pour chaque catégorie 45 cas contemporains illustrés par des reportages photographiques. Cet inventaire hétérogène de campements, ces marges qui ne sont pas si marginales, nous parlent de la société, d’un monde qui « s’encampe ». Nous découvrons des constantes transversales à l’univers du campement, qui tissent un lien entre les hommes, qu’ils soient forains, touristes, militaires, réfugiés ou astronautes. À l’aide de documents photographiques complétés par des analyses graphiques (réalisées par l’architecte Damien Antoni et son équipe) et une interview de chacun des membres du conseil scientifique, l’exposition illustre et propose une analyse des dispositifs constructifs et techniques en présence qui témoigne de leur ingéniosité.

Une scénographie inédite, proposée par le collectif d’architectes 1024, ainsi qu’un parcours sonore conçu par Jean Bellorini (TGP) et Marion Canelas.
À travers la définition de six catégories d’habitants des camps et l’illustration de chacune d’elles par une quarantaine de situations concrètes et actuelles, l’exposition entend proposer un regard inédit sur une question d’actualité rarement observée à travers le prisme de son architecture.

Article complet à retrouver sur le site internet de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine

«Si exister c’est, comme le dit l’étymologie, se tenir hors de soi, alors habiter le campement c’est exister, c’est-à-dire faire l’expérience de la présence en un lieu.»
Guy Amsellem, président de la Cité de l’architecture & du patrimoine.
Préface de l’ouvrage «Habiter le campement», publié chez Actes Sud, 2016.
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