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Le « rodéo », un terme un peu vaste aux nombreuses variantes qui peut désigner le rodéo sur chevaux ou sur taureaux, qui provient à l’origine de l’espagnol « rodear » qui signifie « encercler », « tourner autour », pratique qui avait pour but de capturer le bétail pour le marquer, le soigner ou le vendre. Aujourd’hui devenu un divertissement unique pour les spectateurs, ce sport très règlementé est devenu extrêmement populaire dans des pays comme les Etats-Unis ou le Mexique.
Jeans Wrangler et Santiags aux pieds, les jeunes bull-riders ouvrent leurs sacs poussiéreux pour en sortir fièrement des casques de rodéo, des boots en cuir et leurs des éperons piquants, des jeans bien épais et des chaps en cuir à frange coloré (qui protègent les jambes des coups de cornes), mais aussi des gants, des chapeaux de cowboy et d’énormes cordes tressées pour le maintien du rider sur le taureau pendant le rodéo. Une tension palpable règne dans les vestiaires sombres au sol boueux, les jeunes sont désormais équipés et commencent alors à prier en silence sur les vieilles chaises ou bancs en bois, au bord des éviers cassés ou dans les toilettes.
Chacun leur tour, ils sortent des vestiaires et montent sur la rampe d’accès au box dans lesquels sont placés les taureaux qui leur sont attribués à l’avance. Le public hurle et encourage les riders en train de performer dans l’arène, la tension monte encore d’un cran. Les échauffements commencent, certains continuent leurs prières et d’autres s’affligent des coups pour se désensibiliser les parties intimes… L’échéance approche. La corde tressée sera leur unique attache avec l’animal, chaque rider la prépare donc méticuleusement selon leurs préférences d’adhérence et de prise en main, pour ensuite monter sur le taureau dans le box et l’installer sur l’animal avant que la porte ne s’ouvre. Certains taureaux sont assez calmes, d’autres montrent déjà les premiers signes d’excitation et font monter la tension à un point de non-retour: l’animal est énervé, il sera dur à rider. Les cornes heurtent les structures métalliques du box et donnent du fil à retordre au rider alors que le décompte n’est même pas encore lancé. Une fois en place, les portent s’ouvrent et les secondes défilent…
Une fois sur le taureau, le rider utilisera son bras fort pour tenir la corde et se maintenir en place sur l’animal. L’autre bras ne devra lui, à aucun moment, toucher la corde ou le taureau sous peine de disqualification immédiate. Le rider mettra alors son corps et son autre main en balancement permanent pour trouver l’équilibre et atteindre l’objectif ultime des 8 secondes. Une fois atteint, le rider descendra du taureau, pour laisser place à la notation de sa performance par les juges, qui attribueront une note sur 100 points, répartis entre le taureau et le rider, à hauteur de 50 points maximum chacun. Si le rider tombe avant les 8 secondes, aucun point ne lui sera attribué…
8 secondes, un court instant pour certains, une éternité pour d’autres, surtout quand il s’agit de dompter près d’une tonne de muscles surexcitée. Une préparation méticuleuse, des échauffements spéciaux, un équipement unique et beaucoup de prières pour la majorité des pratiquants. Pression de résultat et pratique à haut risque, reportage dans les coulisses du bull-riding et de ces jeunes qui y dédient leur temps et leur énergie.