Jerome Poulalier

Publication originale sur : Les Others

English version here.


Point de départ de notre périple, Guilin est encore bien loin de notre objectif. En tête de liste, la découverte des petits villages de la Chine profonde, mais aussi des terrasses de riz, de la rivière Li et des alentours.

Rendez-vous avec notre contact pour se diriger vers Yangshuo en mini-van et c’est parti pour 1h30 de route… Arrivés à destination, changement de mode de transport. Un radeau nous attend pour nous faire profiter de la rivière Li et du décor incroyable qui la borde, avec ses fameuses montagnes en pic, imprimées sur les billets de 20 yuans.

Vélo, voiture, marche à pied, moto-taxi… les modes de transport s’enchaînent, et les paysages aussi. Les terrasses de riz qu’on ne connaissait que des livres de géographie sont désormais à nos pieds, après de longues heures de marche et d’étonnantes rencontres. Cette vieille dame par exemple, portant une énorme récolte de « je ne sais quoi » sur le dos, alors qu’il n’y avait pas le moindre village à moins de 2h30 de marche… Ou encore ces terrains de baskets entièrement recouverts d’arachides qui séchaient au soleil.

De passage dans un minuscule village, nous apercevons une bonne quarantaine de personnes jouant sur ce qui semble être la place principale. Nous posons les vélos quelques mètres avant pour continuer à pied. Trompettes, repas collectifs, danses et autres chants nous encouragent à rester, jusqu’à ce qu’un groupe de chinois nous fasse signe en rigolant… Un type se lève et viens nous voir, c’est un anglais qui nous invite à nous joindre à eux.

Aucune idée de ce qu’il y peut bien y avoir dans leurs grandes marmites, mis à part quelques pattes de poulet immédiatement repérées. Un peu freiné par cette découverte, je repousse l’échéance en essayant de dialoguer, mais la conversation se résume vite à quelques verres de baijiu, de l’alcool de riz, bien chaud, en plein soleil… Après quelques clichés, j’observe une enfant se couvrir les cheveux. Je trouve le bon moment pour la photographier, déclenche, puis la montre ensuite à l’anglais, fier du résultat. Il m’annonce alors que nous sommes à un enterrement, et qu’il serait donc préférable de ne pas prendre de photos… Un peu refroidis par la nouvelle, nous ne nous éternisons pas et reprenons la route après quelques verres, à vélo, appréciant le coucher de soleil se dissimuler derrière les montagnes.

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