French version only.
Avec l'équipe de Granvillage, Laurent nous a reçus chez lui, dans les Pyrénées-Atlantiques, pour nous laisser photographier son métier et sa Ferme Seguida.
Laurent Bessouat nous raconte l’avoir reprise vieillissante à son grand-père, et nous explique que « Segida », le nom de la ferme, signifie « suite », comme un écho à l’importance de la transmission. Du temps du grand-père, la ferme vivait d’activités traditionnelles avec de l’élevage de porcs blancs et de porcelets, de la production de lait et des cultures de haricot-maïs que les pêcheurs de Saint-Jean-de-Luz emmenaient en mer.
Si la reprise de la ferme a toujours sonné comme une évidence dans le cœur de Laurent, il a tout de même souhaité y apposer sa patte : dès son installation, il y a 23 ans, il s’est lancé dans la culture du piment d’Espelette et a fait le choix de diversifier son activité. Ses 20 000 plans de piment s’étendent sur plus de deux hectares verdoyants et vallonnés. Si tout se passe bien, la ferme est capable de produire entre 20 et 30 tonnes de piments chaque année. Pour l’instant, l’export concerne la majorité des ventes, mais Laurent tient à développer les circuits-courts. Pour lui, rien ne représente plus d’avantages que le local, surtout lorsque l’on a un produit aussi spécifique que le sien. Pour le cuisiner, pour en apprécier toutes les saveurs, pour le sublimer, quoi de mieux que des conseils avisés ? Et qui, mieux que le producteur lui-même pour les délivrer ?
Dire que le piment d’Espelette fait partie de la vie de Laurent serait un euphémisme. À la fin des années 90, c’est lui qui a contribué à la création de l’appellation « Piment d’Espelette ». Près de 25 ans plus tard, ce pari fou semble réussi. Alors que l’appellation ne regroupait que 8 producteurs en 98, elle en compte aujourd’hui près de 200 répartis sur 10 villages AOP.
Alors que nous suivons Laurent à travers ses champs, il nous explique qu’avec le piment, trois produits sont possibles : le produit entier frais, la corde de piment d’Espelette et la poudre de piment d’Espelette. Il nous confie également :
“Certains agriculteurs ne font que de l’entier frais car ils n’ont pas d’atelier de transformation. Ils récoltent le piment, le nettoient, le calibrent et peuvent le vendre à des transformateurs.”
La menace de la fraude et des pâles imitations plane sur toutes les appellations et le piment d’Espelette n’y échappe pas. Les producteurs veillent au grain pour protéger le piment d’Espelette.
Comme bon nombre de producteurs, Laurent a fait le choix d’une agriculture raisonnée et de cultures propres plutôt que le label bio. La surface agricole n’étant pas suffisante, les sacrifices seraient trop coûteux. Mais comme le souligne l’agriculteur : « A-t-on besoin d’une étiquette pour produire de la qualité ? ». Il nous explique avoir ce débat régulièrement avec ses clients. Mais plutôt que de les persuader par de longs arguments, Laurent préfère encore la démonstration : il leur présente ses produits et les invite à les goûter. Rares sont ceux qui n’en sortent pas convaincus.
Reportage réalisé pour Granvillage, service de Groupama dédié à la valorisation des producteurs en circuit court et de à leur mise en relation avec les consommateurs.
"Nous avons voulu valoriser l'agriculture française en partant à la découverte de producteurs inscrits sur granvillage, un peu partout en France. C'est assez naturellement que nous avons contacté Jérôme Poulalier pour monter un projet de toute pièce. Création de contenu, reportage photos et une exposition de son travail chez Groupama Rhône-Alpes Auvergne au siège de Lyon. Je me rappelle encore des excellents moments passés ensemble, à l'été 2019, à silloner les routes pour aller à la rencontre de ceux qui nous nourrissent... Merci Jérôme pour ton travail, ta bienveillance et ton professionnalisme. A très bientôt pour de nouveaux projets." Romain Chague, Product Manager Granvillage chez Groupama